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"Zadig, ou la Destinée" (voltaire, adaptation théâtrale de Georges Coulonges)

Novembre 2007 à Janvier 2008 : Pièce "Zadig" adaptation du conte de Voltaire, par Georges Coulonges. Mise en scène Reynald Coulon. Rôle de Sémire. Association Rien Que Du Beau Monde. (91 Dourdan).

LE PROJET :

Le Projet s’articule autour de la création de la pièce « Zadig » de Voltaire dans une adaptation de Georges Coulonges.

De par sa forme volontairement drôle et spectaculaire, Zadig est une comédie, un spectacle de divertissement susceptible de fédérer un nombre important de publics différents.

Le renom de Voltaire en fait également un projet digne d’attention aux yeux de tous ceux, institutionnels ou privés, qui s’attachent à promouvoir la culture française et ses valeurs. Reynald Coulon, metteur en scène professionnel, prendra les commandes de cette création.

Sa sensibilité humaniste, son humour sa maîtrise des « grandes formes »(Festivals Historiques de Dourdan, de nombreuses mises en scène en Métropole et Outre-Mer pour le théâtre et le cirque) garantissent un qualité d’exigence en rapport avec l’ambition du texte et du sujet.

A travers ce projet, nous chercherons à développer un partenariat avec les différents établissements scolaires de la région.

Voltaire est un des pivots littéraires et historiques des programmes scolaires des différents cycles de l’enseignement secondaire. Littérature, histoire et instruction civique sont donc directement concernées par le choix de cet œuvre et de son auteur.

Zadig est un projet ambitieux, 22 comédiens de Rien que du Beau Monde se partageant 47 rôles intégrant chœurs, danses et mouvements de foule.

Un travail de création qui s’étend de janvier 2007 à décembre 2007, faisant intervenir chorégraphes, maîtres d’armes, musiciens...

C’est 80 costumes à concevoir et réaliser (rôles et figuration).

C’est une production à multiples tableaux nécessitant des décors importants (Zadig traverse 5 pays différents au cours de son périple qui le mène de Babylone en Égypte), de nombreux accessoires et la création d’une musique originale pour accompagner le tout.

LA PIECE

« Zadig ou la Destinée » du conte à l’adaptation théâtrale.

LE TEXTE DE VOLTAIRE

En 1748, Voltaire publie « Zadig ou la Destinée », un conte oriental et philosophique (une première version du texte sous le titre de « Memnon, histoire orientale » était publiée à Amsterdam en 1747).

"Zadig" est le premier conte philosophique de Voltaire, viendront ensuite parmi les plus connus d’entre eux, "Micromégas" (1752), Candide (1759) et "L’ingénu" (1767).

Zadig est un conte, c’est à dire un texte court, situé dans un monde imaginaire, avec un mode d’écriture vif, léger qui permet à Voltaire de traiter les questions les plus sérieuses. Cette forme littéraire lui permet de manier toutes les ressources du comique (l’ironie, la satire, la parodie) et de participer à l’entreprise de dénonciation des Lumières concernant l’injustice ou l’intolérance.

Zadig est un conte oriental, l’action se déroule de Babylone en Perse jusqu’en Égypte en passant par le Sinaï. C’est un Orient complètement imaginé par Voltaire à partir de récits de voyage très en vogue au XVIIIe siècle. (au XVIIe siècle, Molière déjà dans la turquerie de son « Bourgeois-Genthilhomme » sacrifiait à ce goût de l’exotisme). Cependant, Voltaire ne cède pas seulement à un orientalisme à la mode, sachant que la censure était extrêmement rigoureuse, il pare son récit d’un déguisement qui masque la critique réelle de l'écrivain sur le monde qui l’entoure.

Dans Zadig, Babylone peut être assimilée à Paris, les Prêtres des étoiles au clergé et, le roi Moabdar et son palais à Louis XV dans Versailles entouré de ses courtisans…

Zadig est un conte philosophique, un conte où la fiction conduit à une réflexion et à une interrogation sur les grands problèmes de l’existence. Le titre lui-même relie fiction (personnages) et philosophie (problème envisagé) : "Zadig ou la Destinée". Les aventures du héros le conduisent à se questionner et à questionner le monde, à en découvrir les incohérences : son cheminement dans la narration devient parcours philosophique. Outre la satire des mœurs et des institutions, la quête du bonheur, le problème du mal et la question de la Providence sont les principaux thèmes philosophiques abordés dans Zadig.

L'ADAPTATION DE GEORGES COULONGES

En 1976, Jean-Louis Barrault confiait à Georges Coulonges son intention de célébrer Voltaire à l’occasion du bicentenaire de sa mort (1778).

Le 17 octobre 1978, "Zadig ou la Destinée" adaptation de Georges Coulonges d’après le conte de Voltaire est représenté pour la première fois au théâtre d’Orsay dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault.

Adaptée fidèlement du conte philosophique de Voltaire, Zadig est un voyage initiatique au pays de la connaissance sur fond d’éblouissantes imageries persanes où Georges Coulonges restitue à merveille l’insolence et l’humour de Voltaire avec ses observations si fines sur les mœurs, la morale, la philosophie, la bêtise ou la cruauté des hommes.

Une adaptation à l’écriture vive et nerveuse, très voltairienne ou les thèmes sont toujours abordés de manière cocasse et pratique, illustrés par des situations dramatiques où les coups de théâtre se succèdent allègrement. L’adaptation (comme le conte) prend le prétexte du périple de son héros pour réfléchir sur la destinée et le libre-arbitre, la foi et le fanatisme, le pouvoir et la liberté mais Georges Coulonges les traite de manière plus charnelle plus physique par nécessité liée la forme théâtrale.

Avec George Coulonges, on est passé du conte philosophique à la comédie philosophique accessible à tous et comme le note Jean-Louis Barrault dans la préface de la pièce « Tout ce que Coulonges écrit est savoureux. Cela a du rythme. Il y a du soleil dans son style. »

"L'écriture est la peinture de la voix". Dixit Voltaire.

QUELQUES MOTS SUR VOLTAIRE ET GEORGES COULONGES

VOLTAIRE (1694 – 1778) HOMME DES LUMIERES

Dramaturge, polémiste satirique, philosophe, historien et moraliste, François Marie Arouet est né en 1694 dans un milieu bourgeois.

Il fait de brillantes études chez les jésuites de Louis-Le-Grand. Des vers irrévérencieux l’obligent à rester en province, puis provoquent son incarcération à la Bastille (1717).

Une altercation avec le chevalier de Rohan-Chabot (1725) le conduit à nouveau à la Bastille, puis le contraint à un exil de trois ans en Angleterre. On retrouve ce personnage caricaturé sous le nom d’Orcan dans Zadig. Au contact des philosophes d’outre-Manche où la liberté d’expression était alors plus grande qu’en France, il s’engage dans une philosophie réformatrice de la justice et de la société.

De retour en France, Voltaire poursuit sa carrière littéraire avec pour objectif la recherche de la vérité et la faire connaître pour transformer la société. A Cirey, en Lorraine, il écrit des tragédies (Zaïre en 1732, la mort de César…) et, avec moins de succès, des comédies( Nanine… ).

Il critique la guerre dans « L’Histoire de Charles XII » (1731) puis s’en prend aux dogmes chrétiens dans « Epîtres à Uranie »(1733) et au régime politique en France, basé sur le droit divin, dans « Lettres Philosophiques »(1734), cette dernière publication lui vaut une lettre de cachet avec pour conséquence sa fuite en Lorraine à Cirey où il rejoint sa maîtresse Madame du Châtelet.

Des poèmes officiels lui permettent d’entrer à l’Académie Française et à la Cour comme historiographe du Roi en 1746. Cependant, « Zadig » (publié en 1747) l’oblige à s’exiler à Postdam sur l’invitation de Frédéric II de Prusse, puis à Genève. Il s’installe définitivement à Ferney, près de la frontière suisse, où il reçoit toute l’élite intellectuelle de l’époque.

En 1759, il publie « Candide », une des ses ouvres les plus célèbres. S’indignant devant l’intolérance, les guerres, il y dénonce les injustices qui pèsent sur l’humanité. Avec des pamphlets mordants, Voltaire combat inlassablement pour la justice et le triomphe de la raison (affaire Calas, Sirven, chevalier de la Barre)

En 1778, il retourne à Paris et y meurt le 30 mai.

En 1792, ses cendres sont transférées au Panthéon.

Voltaire laisse une œuvre considérable, on peut voir en lui l’un des plus grand défenseur de la libre pensée et de la laïcité comme conditions, pour une société, du bonheur de l’Homme.

"Il faut toujours que ce qui est grand soit attaqué par les petits esprits". Voltaire «Extrait de Le siècle de Louis XIV

GEORGES COULONGES (1923-2003)

Né à Lacanau en 1923, Georges Coulonges, auteur entre autre de la chanson « Potemkine » chantée par Jean Ferrat a marqué de son écriture les 50 dernières années de notre paysage culturel. A l’origine d’une cinquantaine d’ouvrages mêlant romans, essais, théâtre, livres pour la jeunesse, auteur d’œuvres télévisuelles (Pause café) et chansons – pour Jean Ferrat, Tino Rossi, Gloria Lasso, Henri Genès, Françis Lemarque, Nana Mouskouri… -

Georges Coulonges s’est battu toute sa vie pour que la culture soit accessible à tous. Drôle, aimant la rime riche à la manière de Molière et de La Fontaine, imprégné de culture populaire, il est avant tout un observateur avisé du présent et du passé.

Toute son œuvre littéraire et ses chansons engagées nous content, à travers des histoires individuelles, des pans entiers de notre Histoire.

Humaniste défenseur de la culture et de la tolérance, Georges Coulonges a toujours défendu une littérature et un divertissement de qualité.

"Une preuve infaillible de la supériorité d'une nation dans les arts de l'esprit, c'est la culture perfectionnée de la poésie". Voltaire Extrait de Essai sur l’histoire générale.

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